Suzhou, la venise de l’orient
Suzhou, la venise de l’orient
Suzhou, l’une des plus anciennes villes du bassin du Yangtsé est également connue pour être la capitale de la soie. En raison de ses nombreux canaux, Suzhou est appelée la Venise de l’Est et les deux villes sont jumelées.
Suzhou, qui se situe dans la province du Jiangsu à 100 km au Nord-Ouest de Shanghai est bordée par l’immense lac Taihu. Ses nombreux canaux, alimentés par les eaux abondantes du delta du Yangtsé Kiang donnent une atmosphère singulière à la ville. Le Jiangsu est frontalier avec les provinces du Zhejiang, du Anhui et du Shandong.
Synonyme de culture et de raffinement, Suzhou séduisait la haute société chinoise et de nombreuses générations d’artistes, écrivains et lettrés attirés par la beauté de ses jardins. Ces derniers, sont une parfaite combinaison de rochers, rivières, lacs, arbres et pavillons reflétant le goût des choix pour l’équilibre et l’harmonie. Vous passerez des heures agréables à vous balader dans ces jardins, visiter les musées, découvrir les canaux, les pagodes et les ponts en demi-lunes.
Aujourd’hui, Suzhou compte dix millions d’habitants. Elle se développe avec un nouveau district et sera bientôt raccordée à Shanghai par le métro.
Informations pratiques
Superficie : 8488 km²
Température moyenne annuelle : 21 degrés
Géographie : Situé dans le Delta du Yangzi Jiang
Population : 12 748 262 hab. (2021)
Altitude : 4 m en moyenne
Économie : IT, tissu de la soie, thé
Que visiter à Suzhou
Suzhou est réputée pour ses parcs représentatifs de l’art paysager Chinois qui figurent parmi les plus beaux et les plus renommés de Chine.
Les jardins classiques de Suzhou sont des chefs d’œuvre de l’art des jardins chinois aménagés du XIe au XIXe siècles dans la ville historique de Suzhou et classés dans la liste du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO en 1997.
Dans son expression la plus parfaite, telle que l’on peut l’admirer à Suzhou, l’art chinois des jardins est un art total. Régi par les mêmes principes que la peinture, il tend à créer, par l’agencement d’éléments naturels et de savants artifices, un espace de « nature idéale », dont le lettré goûte, en connaisseur, le pouvoir et l’élégance de la composition.
Nous proposons de visiter les jardins principaux d’essentiel : le jardin de l’humble Administrateur ; le jardin du Maitre des filets ; le jardin de Liu et le parc des rochers en forme de lion.
Le jardin de l’humble Administrateur
C’est le plus grand des jardins classiques de Suzhou. Son nom s’inspire d’une ancienne maxime qui rappelle la sagesse du vieillard de Voltaire dans Candide : « Cultiver son jardin pour subvenir à ses besoins quotidiens, voilà ce qu’on appelle la politique des simples ». Créé en 1506 pour Wang Xianzheng, qui vont se retirer à Suzhou après avoir été accusé de corruption et renvoyé par la cour impériale, il fallut 16 années pour l’aménager. Un peintre renommé, Wen Zhengming, aurait participé à la conception de ce jardin dont l’architecture s’inscrit dans la plus pure tradition classique, sans le baroquisme des jardins dessinés plus tard. Tout ici, est conçu comme une peinture lettrée, avec un constant souci de garder une harmonie entre les espaces « vides » et « pleins ». Plus de la moitié de l’espace est occupé par l’eau.
On découvre toute la splendeur du jardin après avoir contourné une colline artificielle qui forme un écran à l’entrée pour ménager un effet de surprise. En partant par la droite de l’entrée, on découvre la partie orientale qui propose de larges perspectives dans un espace moins construit que le côté Ouest. Sur le lac, deux îlots sont reliés par des ponts en zigzag qui permettent de contempler le jardin sous divers angles. Sur une colline artificielle se dresse le Pavillon entouré de fleurs et d’oiseaux sauvages.
Au fond du jardin, le pavillon où l’on s’arrête pour écouter la pluie doit son nom à une poésie de Li Shangyin qui évoque le bruit des goutes tombées sur les feuilles de lotus sèches. On peut finir la visite et revenir vers l’entrée en longeant l’autre rive du lac.
Le jardin du Maître des filets
Construit en 1174 sous la dynastie des Song, le jardin du maître des filets était alors appelé le jardin de Yuyin. Quoiqu’étant le plus petit des jardins classiques de Suzhou, il est pour beaucoup le plus raffiné et un des plus célèbres. S’étendant sur à peine un dixième du Jardin de la politique des simples, c’est un chef d’œuvre de l’art des jardins classiques chinois. Malgré sa taille, il rassemble tout ce qui fait le charme des jardins lettrés sans que jamais on ne se sente à l’étroit. Ce microcosme est considéré comme une réussite exemplaire de l’art des jardins. Il a d’ailleurs été reproduit au Métropolitain Muséum de New York en 1982.
L’espace est séparé en trois sections. Dans la partie Est se trouve l’ancienne résidence, où se succèdent la salle des Palanquins, le pavillon principal et la résidence privée. Trois portes permettent d’accéder à la partie centrale où s’étend le jardin proprement dit dont le centre est occupé par un plan d’eau et la bibliothèque des Cinq Cimes. Dans la partie Ouest, le jardin intérieur, ou le jardin de la Fin du Printemps ; évoque la période de floraison des pivoines.
Le jardin de Liu
Le Jardin Liu, également connu sous le nom du jardin « Attardez-vous », est l’un des quatre plus jolis jardins de Chine avec le palais d’été de Pékin, la Résidence de montagne de Chengde et le Jardin de la politique des simples de Suzhou. Le jardin Liu fut classé au patrimoine mondial en 1997, à la même époque que le Jardin du maître des filets et le Jardin de la politique des simples.
Construit en 1593 sous la dynastie des Ming, ce jardin a changé plusieurs fois de propriétaire et fut restauré également de nombreuses fois. Ainsi le jardin visible aujourd’hui présente différents styles architecturaux.
Ce jardin est composé de 4 parties. On y voit des constructions : maisons, pavillons, galeries etc. dans la partie de l’est, alors que la partie centrale offre des collines artificielles et de l’eau. Des maisons en bambous meublent la partie du nord et des arbres occupent la section ouest.
Le Parc des rochers en forme de lions
Par dessiné vers le milieu du XVIème siècle pour un moine de l’école du bouddhisme chan, plusieurs lettrés participèrent à sa création. À la différence des autres parcs de Suzhou, il présent un ensemble plus compact de bâtiment assez baroque. La pierre et les enrochements tiennent ici une place importante. Dans une dépendance du jardin se tient le musée des pavillons avec une exposition consacrée au mariage et ses traditions.
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Site |
Jardin de l’humble Administrateur | Jardin du Maître | Jardin de Liu |
|---|---|---|---|
| Nom chinois | 拙政园 | 网师园 | 留园 |
| Horaire d’ouverture | 07h30-17h30 | 07h00-17h30 | 07h30-17h00 |
| Ticket d’entrée | 90 RMB/per. | 40 RMB/per. | 40 RMB/per. |
| Durée de visite | 1-2 heures | 1-2 heures | 1 heure |
La ville propose également un vieux quartier très bien préservé et articulé le long des canaux qui courent dans la ville. Un séjour prolongé à Suzhou passera par une visite des petits villages lacustres autour de la ville comme Zhouzhuang et Tongli ou une excursion originale sur l’île de la Colline de l’Ouest à la découverte de ses plantations de thé Biluochun et ses vergers.
À partir de Shanghai, Suzhou est directement raccordée par une navette à parti de l’aéroport de Pudong (2h de trajet). Le mieux est de prendre le train dans la gare centrale de Shanghai (35 minutes de trajet) qui propose des départs toutes les 30 minutes.
À partir de Pékin, le TGV mets entre 5 et 6 heures pour effectuer la liaison avec de nombreux départs quotidien et 6h30 à 8h en venant de Xi’an.
Une fois sur place, la meilleure option consiste à prendre un taxi qui vous emmènera dans la ville où se trouve l’essentiel des sites touristiques.
Le climat de Suzhou est relativement tempéré. Les températures sont clémentes la majeure partie de l’année sauf durant l’hiver en décembre et janvier qui sont froids, humides et venteux. La température moyenne la plus élevée à Suzhou est 35°C en juillet et la plus basse est 11°C en janvier. Il est préférable de s’y rendre entre avril et octobre pour profiter au mieux de son séjour. C’est en effet à cette période que les fleurs de lotus fleurissent et que la nature y est la plus verdoyante.
Plus d’informations sur l’évolution des températures et de la pluviométrie de Suzhou sont disponibles sur notre page météo Shanghai.
Températures et pluies à Suzhou
Pour d’information sur le climat et la météo de Chine, ou Voyager en Chine au fil des saisons
Aux origines de Suzhou
Au VIème siècle avant notre ère, la ville, sous le nom de Gusu devint la capitale du royaume de Wu. Suzhou disposait à cette époque d’une muraille s’ouvrant par huit portes et huit quais. L’âge d’or de ce royaume sonna au début du Vème siècle av J.C mais fut éphémère. Le roi de Wu, séduit par « la belle de l’Ouest », Xi Shi, envoyée par un rival pour l’entraîner dans la luxure, négligea les affaires de son royaume jusqu’à son annexion en – 473.
Période Tang et Ming
La construction du grand canal à partir de 589, permit à la ville de devenir un centre de commerce et d’artisanat. Les Tang (618-907), y développèrent l’industrie de la soie et le véritable point de départ de la Route de la soie au lieu de Xi’an. Mais ce fut surtout sous les Song (960-1279), lorsque les chinois perdirent les contrôles des oasis d’Asie centrale et durent se tourner vers la mer pour entretenir les relations commerciales avec l’occident, que Suzhou connut son essor et devint un modèle d’administration pour l’époque.
C’est ce Suzhou que Marco Polo qualifia de « Venise d’orient », harmonieuse imbrication de canaux et de rues pavées grâce à des milliers de pont. Il n’en reste aujourd’hui que 150. Son apogée sera sous le règne des Ming durant lequel elle était le plus grand producteur de soie du pays.
Siège important des fomenteurs de la révolte des Taiping en 1860, Suzhou en a beaucoup souffert avant de tomber aux mains des japonais en 1938, puis devenir un des derniers bastions du Guomindang en 1949, ce qui lui a valu une période de disgrâce au regard du régime jusqu’en 1979.
Suzhou, ville moderne
Durant les années 1980, le développement agricole de Suzhou fut cité en exemple. Les rendements des récoltes de riz étaient parmi les plus hauts du pays et les revenus des paysans trois fois supérieurs à la moyenne nationale. Le projet de Parc industriel singapourien, lancé en 1994 a donné à la ville un nouvel élan et une véritable dimension internationale.
Aujourd’hui, il reste encore environ 10% des vieux quartiers et 35km de canaux. Un cadre de protection global qui assure leur protection et leur réhabilitation progressive a permis d’éviter la construction de grands immeubles à proximité. Cela confère à Suzhou un réel charme qui voit affluer un nombre de touristes de plus en plus important attirés également par ses magnifiques parcs paysagés.
Musée de Suzhou
La cuisine du Jiāngsū appelée en Chine sucai est la cuisine de la province côtière qui entoure Shanghai. C’est une province de plaines agricoles entrecoupée par de nombreux cours d’eau. La cuisine du Jiangsu est une des huit grandes cuisines régionales de la Chine que l’on regroupe parfois en quatre familles. La texture de cette cuisine se définie comme molle. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle est réduite en bouillie. Par exemple, la viande ne se sépare pas des os mais presque. D’autres caractéristiques sont une sélection stricte des ingrédients selon les saisons, l’insistance sur l’accord entre les couleurs et les formes, l’utilisation de la soupe pour souligner la saveur des plats, et une attention particulière à la façon dont sont coupés les ingrédients.
Parmi les spécialités locales renommées :
- Poisson mandarin en forme d’écureuil : Cette préparation met à l’épreuve le talent du cuisinier qui la prépare. Pour ce plat, il faut une perche chinoise (ou poisson-mandarin) d’environ 750 g. Le poisson doit être écaillé et désargenté, la chair doit être soigneusement ciselée. Les filets (encore rattachés par la queue) sont marinés avec du sel et de l’alcool de riz (« vin jaune »), puis passés dans de la fécule et du jaune d’œuf, avant d’être frits dans de l’huile à la température idoine.
- Porc en forme de tête de lion : C’est un plat à base de porc, il se prépare soit à la vapeur, soit frit d’abord puis mijoter dans une sauce à base de sauce de soja (sauce rouge), ou alors mijoté directement dans un mélange d’eau, de vin jaune chinois et du sel.
- Le crabe poilu du lac Yangcheng : Situé entre Suzhou et Kunshan le lac Yangcheng est le bassin de production des crabes poilus considérés comme les plus savoureux de Chine. De nombreux restaurant bordent le lac et servent durant les mois d » Octobre à décembre ce crabe à chair fine cuit à la vapeur et agrémenté de vinaigre de riz servi à part.
- Le jarret de porc laqué : Spécialité propre aux petites cités lacustres des alentours de Suzhou. Il consiste en un jarret de porc à la chair fondante laqué d’une sauce à base de soja et d’anis étoilé.
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